Les balinais sont vraiment de grands artistes car ils ont su modeler le paysage de l'île pour le rendre magnifique. Les rizières en terrasse sur les flancs des collines offrent à nos regards émerveillés ses touches de couleur verte, jaune, brun ou ocre. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Non seulement les balinais cultivent la beauté mais également l'efficacité. Le riz est l'élément fondamental de la vie communautaire. Les balinais ont donc mis en place une organisation complexe dont la base est le subak qui planifie l'irrigation des rizières. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Vue d'un restaurant près d'Ubud | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
La culture du riz est très gourmande en eau. Il est donc impossible d'approvisionner de l'eau pour toutes les rizières de l'île en même temps. La force des balinais est d'irriguer certaines rizières pendant que d'autres sont à divers stades de pousse. Avec cette gestion hydraulique très scrupuleuse, les balinais parviennent à obtenir deux récoltes par an, ce qui une prouesse reconnue dans le monde entier.
Dans la langue indonésienne, trois mots permettent de désigner le riz: padi pour la plante cultivée, beras pour la graine non cuite et nasi pour le riz cuit. |
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Rizières au nord d'Ubud. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Cependant, depuis une trentaine d'année, le Padi Bali est remplacé par de nouvelles variétés à haut rendement qui permettent de diminuer le temps de récolte et qui résistent à de nombreuses maladies. Elles représentent plus de 90% du riz à Bali. Comme ailleurs, ces variétés de riz requièrent des produits chimiques et autres pesticides qui polluent et qui bouleversent l'écosystème. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Le riz est toujours récolté par des femmes. Les tiges sont coupées puis le riz est transporté sur la tête vers la communauté. Au village, le riz est ensuite décortiqué toujours par les femmes qui les concassent dans des auges en bois. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les tiges qui restent dans les champs sont brûlées. Puis la rizière est complètement inondée. Elle est labourée plusieurs fois en utilisant des boeufs qui tirent une charrue en bois. Nous n'avons pas vu de labour motorisé, car cela reste exceptionnel. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Quand la terre est suffisamment boueuse, un morceau de champ est dédié au piquage de jeunes pousses. Après les avoir laisser pousser suffisamment, ils sont arrachés et repiqués plant par plant dans toute la rizière. Ce travail est toujours effectué par les hommes. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
De nombreux autels (un pour chaque rizière) dédiés à la déesse du riz Dewi Sri recoivent des offrandes chaque jour. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Rizières entre Klungkung et Besakih | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Rizières vers Penebel | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Rizières entre Putung et Tanganan | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les canards sont emmenés dans les rizières comme des vaches. Le bâton avec le chiffon au bout est utilisé pour garder les canards. Pour cela, le gardien plante le bâton dans le sol à l'endroit voulu et les canards restent autour du bâton sans jamais partir même lorsque l'homme s'en va. |
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La raison d'être du Subak est le problème de la coordination nécessaire entre chaque subak puisque la quantité d'eau est limitée même si elle s’écoule de manière assez constante au cours de l’année, du nord montagneux vers les plaines du sud. Le but est de gérer la consommation d’eau de façon que le sud en reçoivent autant que le nord. La religion intervient à travers un rituel initié par le subak. Ce rituel, évidemment dédié à la déesse du riz Dewi Sri , est un cycle de 9 étapes qui se déroulent au rythme de croissance du riz:
1. L’ouverture de l’eau: L’eau est détournée à la hauteur de la digue de la rivière dans le grand canal du Subak.
2. L’ouverture des rizières, qui sont alors inondées.
3. La plantation des pousses de riz.
4. La purification de l’eau.
5. La “nourriture des Dieux”, constituée d’eau bénite et d’offrandes.
6. Le début du bourgeonnement des tiges de riz, environ cent jours après la plantation.
7. Le jaunissement, signifiant l’approche de la maturité.
8. La moisson.
9. Le dépôt du riz moissonné dans les greniers.
Dans les Subak du nord de l’île, l’ouverture de l’eau se déroule en décembre. Dans les Subak du sud, elle a lieu en avril. Dans les Subaks intermédiaires l’ouverture de l’eau se décale progressivement dans le temps à mesure que l’on descend la pente. Le but est atteint: Les demandes d’eau sont stabilisées au cours de l’année.