Les Japonais possèdent une longue tradition concernant les jardins. La floraison des cerisiers au printemps est une fête nationale et presque chaque maison possède "une alcôve de beauté" aménagée pour des plantes entretenues avec les plus grands soins. Un bonsai est considéré comme un meuble de famille et est transmis de génération en génération. Les Japonais ont créé des jardins paysagers féériques depuis le VIème siècle au moins, des jardins pour flâner, des jardins qui invitent à la méditation ou qui prolongent l'espace habité, des jardins de colline, des jardins d'eau ou de rocaille. La gamme est très vaste: Des parcs créés pour la noblesse japonaise jusqu'aux minuscules jardins de thé, parfois pas plus grand qu'une allée et fait de pierres de gué menant à la maison de thé.

Le Jardin Zen.

Les Jardins Zen naquirent en même temps que cette secte vers le XVIe siècle. Les Jardins Zen sont surtout des jardins de pierre. Ces Jardins sont la représentation symbolique de la nature. Il existe, souvent non loin des jardins de pierre ou jardin sec, quelques jardins zen "végétal". Dans ces derniers, aucune présence humaine ne doit se faire sentir même si celui-ci est organisé par la main de l'homme. Dans tous les cas, qu'ils soient de pierre ou végétal, les jardins zen sont seulement contemplatifs, les promenades n'y sont pas autorisées.

Le terme de « jardin sec », utilisé par opposition aux jardins végétaux est attribué aux seuls monastères, où il constitue un espace de sable blanc, dont le vide incite à la méditation et à la vacuité intérieure. Nul vertige ne peut atteindre celui qui parvient à pénétrer cette abstraction les yeux ouverts. Les principaux sont situés à Kyoto dans l’enceinte des Ryôan-ji, Daitoku-ji, Nansen-ji, Daisen-in, Ryogen-in etc. Le sable est ratissé chaque jour par les moines afin qu’aucune trace, même de vent, n’intervienne dans la régularité des sillons qui forment comme un océan immobile. Trois monticules de sable disposés de telle sorte qu’on ne puisse jamais en n’apercevoir que deux, ou ailleurs quinze pierres qui, non plus, ne peuvent jamais êtres vues en même temps, donnent à celui qui les contemple la certitude de ne pouvoir appréhender la totalité du monde : ce qui est invisible pour les yeux, il doit le trouver en lui-même. Les pierres levées et disposées symboliquement sont mises en place au cours d’un rituel auquel seuls les moines assistent.

Exemple: Jardins des temples Ryon-ji, Gingaku-ji et Daisen-in à Kyoto.

La Jardin de paradis ou Shinden

Ces jardins représentent le paradis d'Amida (bouddha). Ces jardins sont souvent agrémentés de pont de pierre, de cascade... On y trouve un étang qui symbolise la séparation entre la vie terrestre et l'au-delà. Des ponts et des îles qui symbolisent le chemin à parcourir pour atteindre la Terre Pure (le paradis). Quel que soit le chemin parcouru, on a toujours une vue sur l'élément le plus remarquable du jardin (arbre, rocher..). On distingue traditionnellement dans le style Shinden, deux types de jardins: les jardins de collines et les jardins plats.. Cette distinction s'explique surtout en raison du terrain et de l'espace disponible. Les jardins de collines nécessitent un espace important. Ils étaient essentiellement l'apanage des nobles. Les jardins plats ont une surface plus réduite et compensent leur manque de ressources par un travail sur la symbolique et la position des pierres.

Exemple: Jardin Byodo-In près de Kyoto, jardin Motsu-ji à Hiraizumi.

Le Jardin de thé ou rojo

C'est un jardin "végétal" où la nature est ordonnée selon des règles strictes édictées par le maître de thé Sen No Rikyû (1522- 1591). Certains éléments sont caractéristiques des jardins de thé : les portes mobiles, les bassins à ablution, les pavillons de repos... Un chemin serpente doucement vers la maison de thé. L'objectif du jardin n'est ni la contemplation, ni la promenade mais la sérénité. Il est sensé provoquer par contraste entre l'extérieur désordonné, bruyant et agressif et l'intérieur calme et organisé, un repli sur soi propre à inspirer la paix.